Léo, aujourd’hui thésarde et parisienne de coeur, est obligée de quitter son 11ème arrondissement suite au départ précipité de John, son colocataire silencieux.
Elle emménage dans son premier vrai "chez soi", porte de Clignancourt. Elle y entre sur la pointe des pieds, avec son nouveau compagnon Sam dans son bocal en verre, et en toile de fond les appels de sa mère, Juliette, dont on se demande si elle joue ou si elle déraille légèrement.
Marin Stark a élu domicile sous le pont du périphérique, porte de Clignancourt. Il "travaille" dans le quartier, il a ses habitués, parfois un sourire en plus de la pièce, un quotidien rythmé par la lecture du journal de la veille et les week-ends délogé par le marché aux puces. Une vie engourdie mais encore capable d'être déchiquetée, quand ça remonte, par le souvenir d'avant la rue.
Léo, avec ses converses dépareillées, explore son nouveau quartier. Elle ne se contente pas d'une pièce balancée au sans-abri, mais l'accompagne d'un regard et même d'un bonjour. Dans son nouvel univers, elle découvre que même la pluie peut être douce. L'enfance qui s'éloigne.
La pluie pour Marin ne peut pas être douce, il n'est pas du bon côté de la vitre, le métro lui sert souvent de refuge. La police a retrouvé sa trace et lui annonce la mort de sa grand-mère d'adoption. Hortense l'a désigné comme son unique légataire.
Léo et Marin se croisent fréquemment, échangent maintenant quelques mots. Léo doit se rendre à l'évidence. Sa mère perd la boule. Plus de doute.
Marin hérite de la maison de sa grand-mère, il s'y rend à reculons, trop de souvenirs, et puis que faire d'une maison quand on n'a ni eau, ni électricité et personne à qui parler ?
Et puis tout a basculé très vite. Le monde à l'envers, c'était la solution.
Hors des sentiers battus, ces trois là ont trouvé un équilibre étrange mais réparateur.
La cohabitation permettra à chacun de poursuivre sa route autrement, tant bien que mal.